Le spectacle des troubles ou des blocages, en marge de manifestations responsables et pacifiques, inquiète les chefs d’entreprise qui craignent qu’une forme de désordre s’installe. Dans ce contexte, l’engagement du président de la République de « n’accepter aucun débordement » est le bienvenu.
« La réforme va poursuivre son chemin démocratique » : Emmanuel Macron a annoncé que la réforme des retraites entrerait en vigueur avant la fin de l’année. S’il a réexpliqué que cette réforme, contraignante, était indispensable pour assurer l’équilibre de notre système de retraites par répartition, il a annoncé qu’il n’augmenterait pas les impôts, pour ne pas enrayer l’effort de « réindustrialisation » engagé. Désirant tourner la page de cette séquence, il a annoncé le lancement de plusieurs chantiers :
En premier lieu, il va demander au gouvernement de travailler à une « contribution exceptionnelle » des grandes entreprises « quand il y a des profits exceptionnels » et que ces entreprises « rachètent leurs propres actions », afin de redistribuer davantage aux salariés.
L’exécutif va renouer le dialogue avec les partenaires sociaux « dans les trois semaines à un mois » pour travailler sur l’usure professionnelle, les fins de carrière et la reconversion. Autre sujet : la progression dans la carrière, car a-t-il expliqué : « il faut que les carrières permettent de mieux gagner sa vie ».
La Confédération rappelle toutefois que les discussions entre partenaires sociaux se sont toujours poursuivies et qu’elles ont, par exemple, abouti, il y a peu, à un accord sur le partage de la valeur, qui évoque d’ailleurs le sujet des résultats exceptionnels des grandes entreprises, sans tomber dans la facilité d’une « contribution exceptionnelle ».
Par ailleurs, la CPME sera particulièrement attentive à ce que la volonté affichée de « favoriser le retour au travail » soit suivie d’effets. De nombreux chefs d’entreprise peinent en effet à recruter alors que des millions de personnes sont au RSA ou indemnisées par Pôle Emploi.
Le président a également annoncé le lancement d’une réforme du RSA pour : « mieux former toutes celles et tous ceux qui sont au RSA, les accompagner, régler parfois les problèmes de logement, de garde d’enfants, de transports, mais faire revenir à l’emploi des gens aujourd’hui qui n’y sont pas, parfois depuis des années ou des dizaines d’années ». Quant à l’immigration, Emmanuel Macron a acté le report de l’examen du projet de loi : « Il y aura bien une loi immigration et plusieurs textes arriveront dans les prochaines semaines ».
Le chef de l’État a précisé qu’il n’entendait pas renoncer à l’ambition de restaurer le système de santé, de réindustrialiser et d’ouvrir des usines : « c’est le cœur de la bataille ! » en assumant « les choix fiscaux pour les entreprises ».
En définitive, il a dressé ses trois priorités : « Réindustrialisation et plein emploi » forment le premier pilier pour la suite. Ensuite : « l’ordre républicain : la police, plus de juges, plus de greffiers, une loi de programmation militaire », a-t-il expliqué. Enfin, troisième pilier : « les progrès pour mieux vivre : l’école, la santé et l’écologie ». Sur ce dernier point, il entend « gagner la bataille de l’eau ».